3 films italiens des années 70 : Salo, Caligula et Maladolescenza. Serait-il encore possible de tourner ces films de nos jours ? Et surtout, moralement,peut-on les apprécier au même titre que n'importe quel film ? Ils sont immoraux, érotiques, à la limite de la pornographie (et de la pédophilie si on y réfléchit). Pas de quoi nous émouvoir à notre époque où la parole est libérée ? Exemples de dérives passées ? Ou au contraire droit du réalisateur à déployer un univers ? Et quid des acteurs qui sont des êtres réels (et parfois des enfants, des adolescents) ? Jusqu'où est-on allé au cinéma ?

  

Une des affiches du film Maladolescenza
Une des affiches du film Maladolescenza

Commençons par le plus controversé, quasiment invisible, qui ne sera certainement jamais reprogrammé dans une salle de cinéma. Considéré comme un film pédophile et interdit après avoir été diffusé par mégarde à la télévision en version intégrale (qu'est devenu le programmeur après cette bévue monumentale ?), Maladolescenza est donc désormais interdit de chez interdit,même si on peut le voir partout en téléchargement ou acheter le DVD en ligne. Ce film siège dans le 9e cercle de l'enfer, le voir c'est comme fumer de l'ayahuesca régulièrement et s'en vanter, en parler est presque un blasphème. 

Pour les curieux, on ne peut accéder, en vente, qu'à une version édulcorée déjà bien gratinée, ou alors comme moi, voir le film en version intégrale chez un collectionneur de films, avec la moitié des invités qui n'a rien demandé et part se coucher tôt, écœurés, l'autre moitié totalement sur le cul après ce qu'ils ont vu (si je peux me permettre cette analogie).

La scène d'ouverture qui met en scène un combat entre un chien et le jeune héros perturbé, annonce la couleur, si vous regardez plus avant, impossible de dire que vous n'avez pas été prévenu.

Affiche du film Caligula de Tinto Brass
Affiche du film Caligula de Tinto Brass

En deuxième position, Caligula se défend pas mal, enchaîne les scènes gores, hardcores et cruelles non stop, peu d'instants de répits, on est plongés en plein dans la Rome décadente. Games of Thrones et ses scènes sanglantes ? C'est les Bisounours à côté du film de Tinto Brass.

Caligula a le mérite de nous rappeler que tuer quelqu'un c'est vraiment compliqué : les os craquent, la victime se débat, le sang qui coule est épais et dégueulasse, bref tuer un ennemi c'est sale et ça prend du temps. Idem pour les scènes de viol ou de décapitation, les victimes crient et souffrent, la bande son est difficilement supportable, à moins d'être psychopathe. Ce film nous rappelle que tuer des gens c'est tout sauf esthétique, c'est même franchement dégoûtant. Dans Caligula, on est aux antipodes de Dexter et de sa bâche plastique. 

Affiche de Salo ou les 120 journées de Sodome
Affiche de Salo ou les 120 journées de Sodome

En troisième position, Salo maltraite également dans leur chair des jeunes gens qui subissent le pire. La vedette est laissée à d'horribles barbons sadiques, rien ne sera épargné au spectateur, heureusement que la distance critique, le discours sur le film nous donnent bonne conscience au visionnage, à défaut de dissiper le malaise. Mais honnêtement ? C'est le souffre qui attire vers ce film avant le discours politique. Les jeunes gens qui ont été kidnappés et sont séquestrés dans un bâtiment dont ils ne sortiront pas vivants, doivent même manger des excréments et se font découper en rondelles après avoir été violés, humiliés, battus sans raison. On les force même à ramper à quatre pattes comme des chiens. On leur fait manger de la nourriture avec des clous. Mais bon il y a un peu d'humanité: une vieille folle vient leur lire des poèmes...L’avilissement qu'on leur fait subir fait songer à certains films pornographiques de gang bang harcore en libre circulation. Certains amateurs dépassent Salo en terme de trash. Pasolini était un précurseur qui mettait à jour les perversions humaines.

POURQUOI ON EN PARLE ?

Pourquoi revoir ces films et en parler ? Parce que beaucoup se plaignent d'une conformité des scénarios, d'un cinéma trop social, d'un soi-disant déficit de bonnes histoires au cinéma, de trop de réalisme, d'un manque de folie, de prises de risques. Mais pourrait-on aller aussi loin de nos jours qu'en cette fin des années 70 ? Est-ce souhaitable, d'ailleurs ? Et si vous vous interrogez honnêtement : dans votre vie n'avez-vous pas expérimenté pire pour certains ? Bien sûr ce n'est pas la norme, mais avec les sites pornographiques et les applications de rencontre et la consommation de sexe  banalisée on note une surenchère dans les pratiques violentes chez certaines personnes (et peu en parlent qu'ils pratiquent ou en soient victimes). 

AUJOURD'HUI UNE VIOLENCE BANALISÉE

Les séries de type HBO, Netflix ou compagnie ont envahi notre culture visuelle.

Sur internet, bien loin du cinéma, il est également possible d’accéder facilement à des scènes de décapitations, de tortures, les images de violence sont quotidiennes. Il n'a jamais été aussi facile d'accéder à la pornographie et aux images violentes que de nos jours. Le tout est doublé de charge mentale et violence psychologique. Chaque jour les médias nous déversent, de façon répétée pour bien nous effrayer, des images  et informations anxiogènes. On a donc l'impression qu'on en a vu d'autres, qu'une jeune fille qui mange dans une gamelle ne va pas nous empêcher de dormir. C'est faux bien sûr.

Les images et les informations insoutenables de notre époque nous révoltent ou nous anesthésient, ne nous font plus réagir, ça dépend des gens. Même cela en excite certains. Parfois, face à l'horreur, c'est comme si on était plongé dans un état de sidération. S'extraire, prendre du recul, analyser, comprendre sont des actes difficiles car il y a toujours beaucoup de "bruit" informationnel, une information qui vient se greffer à une autre, qui nous distrait, qui nous empêche de réagir, d'analyser, qui ne nous permet pas de faire preuve de discernement.

LES FILMS DE CE TYPE FONT RÉAGIR et RÉFLÉCHIR DONC DOIVENT ETRE ÉTUDIÉS

Ces trois films, si "ignobles" soient-ils en premier visionnage, ont un mérite : ils nous mettent le nez dedans. La barbarie en image n'a pas besoin de litres d'hémoglobine. En regardant ces films on n'est jamais passifs, blasés, on réagit, y compris corporellement. Les plans, les images réalisées sont celles de cinéastes qui composent l'image de façon orientée, il n'y a pas de hasard. Les images sont cadrées de façon à ne jamais laisser la passivité s'installer. Même un film en apparence kitsch comme Caligula est pensé, au service d'une esthétique du sadisme, de la folie, de la dénonciation de la tyrannie. C'est pourquoi Salo et Caligula malgré leur extrême violence et les scènes de sexes non simulées n'ont pas été interdits à l'inverse de Maladolescenza. Cependant toujours un détail (au minimum) dans ces 3 films nous fera souligner que leur visionnage doit s'accompagner d'une distance critique. 

Dans ces films, il y a une adresse directe de la barbarie au spectateur. Le cinéma est cathartique et est capable de nous (r)éveiller. Contrairement aux débats sans fin à la télé on apprend toujours quelque chose d'un film, sur soi ou sur la société, serait-il le plus abject. 

MAIS QUE VOIT-ON AU JUSTE ?

Certaines personnes ne vont jamais au cinéma mais tout le monde a accès aux images. Beaucoup regardent Netflix, téléchargent, tout le monde a accès à un écran. On voit mais que voit-on ? Quid de l'approximation ? Quand le méchant d'un film détruit une ville, il tue des milliers de gens sans qu'une goutte de sang soit versée, alors nous faisons abstraction car nous ne voyons pas ses victimes. La cruauté reste vague, évacué au profit de notre curiosité pour la suite de l'histoire. 

Nous sommes maintenant habitués à voir mourir des personnages et à ne pas en être émus plus de deux minutes car le récit nous emporte, l'émotion n'a pas eu le temps de s'installer, on passe déjà à autre chose . Désormais notre rapport au monde fonctionne trop vite avec du "bruit".

Personne n'irait songer à demander l'interdiction d'un film de super héros, à dire qu'il s'agit d'un film malsain, manichéen, anesthésiant le discernement et la réflexion. On dira au mieux que ce film est simpliste, grand public comme si le terme "grand public" était un gros mot. Pourtant ce méchant de super héros est aussi cruel que Caligula qui, lui, de façon pragmatique, ne peut égorger qu'un seul ami à la fois.

COMMENT APPRÉHENDER CE GENRE DE FILMS ?

Faut-il donc s'offusquer de films vieux de plus de 40 ans qui montrent des quéquettes et des poils ? Dans Caligula on découvre vite que l'épilation du sillon inter fessier ne passera pas par la sœur de l'empereur, poilue du bas, des bras et des fesses sans que cela remette le moins du monde en cause son statut de sexe symbole. Ces trois films prônent que Thanatos est la suite logique d' Éros. Les personnages font de la violence gratuite mais ces films ne sont pas gratuits.L'ensemble est cohérent, constitue une œuvre originale. Peut-on alors les recommander à un ami sans faire l'apologie de la perversité ?  

DES ŒUVRES INTEMPORELLES 

Ces films sont des œuvres abouties avec de vrais partis pris esthétiques, des messages internes, qu'on soit d'accord ou non, se sont surtout des visions du monde dont les thèmes et leurs traitements sont originaux.

Ainsi, la mise en scène de Caligula est grandiose, inventive, on retrouve même des traces esthétiques de Caligula dans des films récents.

Affiche du film Caligula
Affiche du film Caligula

Ces trois films connurent un grand succès en leur temps et n'ont étrangement pas pris une ride. Certains diront que les mauvaises herbes sont coriaces...A l'exception de Salo, ils n'ont pourtant pas marqués l'histoire du cinéma. Ils partagent en commun de générer un sacré malaise lors de leur visionnage même si leur qualité est disparate. 

Certains diront qu'on ne peut pas objectivement placer Maladolescenza sur le même plan que Salo. Ce qui est vrai, l'un étant un film obscur des années 70 tandis que Salo est considéré comme un chef d'œuvre. Pourtant dans Salo on voit des enfants du même âge que dans Maladolescenza subir des faits tout aussi graves et sadiques. 

Le problème de Maladolescenza c'est sa malhonnêteté. Le scénario de Maladolescenza reste quand même sacrément élaboré dans sa perversité, de type pervers narcissique si on lui accordait une qualité humaine. Dans le scénario, les adolescents choisissent d'être pervers, d'être de vrais bourreaux et des prédateurs sexuels (ce qui n'étaient pas le cas des acteurs adolescents manipulés par leurs rôles), alors que dans Salo, Pasolini adopte le parti pris que les adolescents soient kidnappés et victimes. Est-ce la raison pour laquelle Salo est considéré comme un chef d'oeuvre et pas Maladolescenza ?

Certains parleront de la qualité du réalisateur mais pas seulement. Pier Giuseppa Murgia se débrouille très bien, ses plans angoissants sur les ruines où s'ébattent ses jeunes personnages n'ont rien à envier à ceux de Pasolini. Ils n'ont pas fait la même carrière sur la durée et le réalisateur de Maladolescenza doit le succès et la qualité de son film taux jeunes acteurs impressionnants de maturité. Les deux films n'ont pas eu le même destin médiatique et critique. Pour faire un parallèle littéraire, c'est un peu comme Les fleurs du mal et Madame Bovary. Les deux œuvres furent citées pour outrage aux bonnes mœurs mais seules Les fleurs du mal furent condamnées. Résultat : au 19e siècle, Madame Bovary fut un succès et Les fleurs du mal mises au pilon et lues par des initiés.

APPRÉCIER CES FILMS RESTE COMPLIQUÉ 

L'esthétique de Maladolescenza, son scénario, son atmosphère, tout concourt à nous leurrer, à nous embarquer dans un univers fictionnel. On se laisse entraîner dans cette histoire de plan à trois entre jeunes adolescents qui finit mal, avant de réaliser, après coup,  qu'on n'est pas dans l'échangisme, le libertinage mais dans la pédophilie à cause de l'age des acteurs. On s'est fait avoir par l'histoire, les images, on a oublié que les enfants doivent être préservés et que leur représentation ne peut leur porter atteinte. 

C'est alors que pris dans une ambivalence extrême, on ne peut pas nier que le film est plutôt bon quand on oublie l'âge des acteurs mais peut-on l'oublier, en faire abstraction ? Non. Face à ce film, on est devant le même dilemme moral que lorsqu'on regarde la scène de sodomie au beurre avec Maria Schneider dans le Dernier tango à Paris, une fois qu'on est au courant des conditions de tournage. 

De plus, on est vraiment abusé par le dispositif de Maladolescenza. Un malaise analogue existe, même si moins prononcé, avec l'épisode de Black Mirror, Shut up and dance au cours duquel, à cause du scénario, nous avons de l'empathie pour un jeune garçon se faisant cyberharceler... avant d'apprendre à la toute fin de l'épisode qu'il était pédophile.

La série Black Mirror fait sacrément réfléchir
La série Black Mirror fait sacrément réfléchir


A la résolution de l'intrigue, on peut se sentir révoltée, en colère, comme si notre confiance de spectateurs avait été trahie. On est honteux d'avoir été emportée par ses émotions,d'avoir en toute empathie adopté le point de vue du jeune Kenny sans se poser la question : est-ce vraiment par pudeur que ce jeune homme veut à tout prix éviter la diffusion de la vidéo ? N'y aurait-il pas une autre raison ? Submergé par l'émotion d'une injustice, nous devenons incapables de discernement.

Il en a été de même avec Maladolescenza dont l'emballage fait perdre de vue le contenu, le message, les "valeurs"  véhiculées(qui sont en soit des valeurs d'une autre époque où les enfants et adolescents n'étaient pas protégés). Non ce n'est pas un film sur des jeunes gens qui découvrent la sexualité, c'est un viol audiovisuel, la plus jeune des actrices a onze ans, on la filme nue et manipulatrice, se grimant avec du maquillage, lui faisant porter des habits de nana de vingt-cinq ans. On lui fait interpréter des situations qui seraient érotiques chez une femme et tout simplement scabreuses et révoltantes quand elles sont jouées par une actrice pré-pubère. On en revient à la situation de la scène du Dernier Tango à Paris.

L'actrice principale de Maladolenceza a raconté maintes fois comment elle avait souffert de ces tournages et lutté pour se reconstruire. Le jeune acteur a même carrément arrêté le cinéma, heurté par  ce qu'on lui demandait de jouer.

Interrogation
Interrogation

Alors que faire ? Un film comme Maladolescenza ne peut devenir grand public et culte mais on ne peut pas ne pas en parler car on ne peut pas nier sa créativité cependant.

Il faut savoir qu'il existe, être capable de l'analyser avec recul, de comprendre la manipulation mentale qu'il exerce encore aujourd'hui pour mieux s'en préserver. Interdire est-il une solution dans un monde où tout ce qui est interdit finit sur le dark web ou continue malgré tout de circuler ?

On se fait abuser par ce film parce qu'il propose de remémorer, de lever le voile sur quelque chose que tout un chacun a vécu : la découverte de la sexualité (et éventuellement les rapports de force lors de cette découverte). A cause de son esthétisme et de l'époque à laquelle il a été tourné, on se fait encore avoir.

La question  du respect des acteurs, personnes réelles et non des personnages, se pose également. 

CE N’ÉTAIT PAS MIEUX AVANT

Dans Maladolescenza, de protection de l'enfance, de respect de l'adolescence, que nenni, nada. Les jeunes acteurs qui interprètent les rôles n'ont pas été protégés, ils ont dû tourner des scènes érotiques et sadiques à un âge où ils ne pouvaient pas comprendre toute la portée de ce qu'ils jouaient. 

Dans le cas de Salo, impossible de regarder sereinement les images finales du film. Personnellement, le malaise était trop fort. J'ai dû demander aux gens qui regardaient avec moi de me raconter les images et beaucoup ont déclaré forfait pour les scènes finales. La preuve que nous ne sommes pas si habitués que cela aux images édifiantes. Ou peut-être déshabitués car quand on plonge dans les catalogues de banques d'images des années 90 par exemple on est surpris de la crudité de certaines.

Lorsqu'on regarde Salo , on imagine une révolte des adolescents, une intervention de la police. Rien de cela n'est arrivé, ces pauvres jeunes ont été kidnappés, violés et torturés en toute impunité, avec un acmé ne peut visionner  dans les scènes finales. Quoi qu'en disent les nostalgiques, non ce n'était pas mieux avant.

LES ACTEURS NE SONT PAS DES POUPÉES

Comment peut-on demander à des acteurs de jouer des scènes pareilles ? Pourquoi acceptent-ils ? Dans les trois films, beaucoup de scènes ne sont pas simulées. Exiger cela d'un acteur, surtout quand il est très jeune,  c'est l'instrumentaliser, le plonger dans l'univers fictionnel comme s'il n'était qu'une marionnette, en oubliant qu'il est un être de chair, de sang, doté d'un cœur et d'un cerveau.

Cela peut être très destructeur. A moins que les acteurs aient été eux aussi leurrés par le scénario, manipulés, privés de leur discernement ? Pour Maladolenceza cela se justifie par le jeune âge des acteurs. Pour les acteurs adultes de Caligula est-ce le côté transgressif et esthétique qui a primé ?

Il n'est pas facile de repérer le basculement de la frontière entre oeuvre esthétique et oeuvre malsaine. Artistiquement, ce sont quand même trois films qui tiennent la route : des scénarios corrects, des histoires crédibles, des personnages profonds, il y a toutes les nuances de sentiments, de comportements, les images sont cinématographiquement belles. Il y a une intrigue principale, des intrigues secondaires, tout est résolu. Caligula réunit même un casting trois étoiles :  Hélène Mirren, Peter O'Toole et surtout Malcolm MacDowel (Alex Delarge dans Orange Mécanique, c'est lui). Cela n'empêche pas ces films d'être malsains.

EN CONCLUSION

Caligula, Maladolescenza, Salo ou les 120 journées de Sodome sont trois films italiens, tournés dans les années 70, qui sentent le souffre. Ils ne sont pas exempts de défauts mais regorgent aussi de qualités malgré des thèmes scabreux et un goût prononcé du subversif. Il serait peu probables, que de nos jours, ces films soient tournés.Toujours garder en mémoire l'époque et le contexte de leur réalisation pour ne pas les interpréter selon notre filtre contemporain.

Ils franchissent souvent la limite et ces dérapages restent, en apparence, dans le fictionnel sauf si on se rappelle que ces fictions sont incarnées par des personnes réelles (les acteurs) et visionnées aussi par des personnes réelles (les spectateurs). 

Si on reprend notre comparaison avec l'enfer des bibliothèques, il faut savoir qu'il y a des chefs d’œuvres dans cet enfer et qu'on y rentre et en sort en fonction des époques. Entre Baudelaire, Rimbaud qui en est sorti pour être totalement banalisé ou le Marquis de Sade, les rayons de l'enfer des bibliothèques regorgent d’œuvres polémiques mais incroyables. Finalement, en 2019, voir et éventuellement apprécier ces trois films serait-il comme, en plein 19e siècle,  lire et éventuellement aimer les écrits de Baudelaire ou du Marquis de Sade ? Ils constituent de fantastiques sujets d'études, le reflet d'une époque. Et si leur intérêt était finalement de nous faire nous interroger sur ce qui est bien, sur ce qui est mal ? Dans un monde saturé d'informations, prendre encore le temps de s'interroger est un luxe. 
 

 

 

 

 

 

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